Parlons, avant tout, des FACTEURS PREDISPOSANT à l'anxiété.
Comme indiqué dans mes précédents articles, chaque chien dispose d’un bagage plus ou moins prédisposant aux troubles de l’anxiété. Nous aborderons ici, les FACTEURS D'ANXIETE CHEZ LE CHIEN les plus courants.
Dans un premier temps, l’origine peut être génétique.
En effet, des études sur des souris transgéniques démontrent que le phénotype joue un rôle sur l’état d’anxiété. Chaque individu naît avec un certain potentiel d’adaptation ou une certaine prédisposition à l’anxiété.
Ensuite vient la possibilité d’un dysfonctionnement du système endocrinien et/ou nerveux. Ces atteintes sont nombreuses et peuvent être de plusieurs types.
Les principales sont :
- Traumatisme du système nerveux central (ou SNC) ;
- Action de neurotoxiques ou autres drogues sur le SNC ;
- Malformations congénitales ;
- Processus de dégradation dû au vieillissement ;
- Dysfonctionnement des glandes endocriniennes …
Et ENFIN, un élément et non le moindre...
... un chiot BIEN dans SES PATTES aura plus de chance de devenir un chien BIEN dans SA TETE.
Pour cela, il convient de réussir les différentes étapes de développement du chien et cela dès la gestation.
On en compte cinq :
- La période prénatale (gestation) : l’état de santé, ainsi que l’état émotionnel de la mère a un réel impact sur la vie fœtale et sur le développement du fœtus ;
- La période néonatale (de la naissance aux 15 jours) : réflexes primaires (succion, fouissement), motricité par reptation, dépendance totale ;
- La période de transition (des 15 jours aux 21 jours en moyenne) : réflexe de soutien, développement de la vue et de l'ouïe, début de l'imprégnation, de l'empreinte et de l'attachement ;
- La période de socialisation et sociabilisation (des 3 semaines aux 3 mois) : développements moteur et sensoriel fonctionnels, dents, sevrage alimentaire, apprentissages (communication intra et interspécifique, jeux, auto-contrôle des émotions et des émonctoires) ;
- La période juvénile (des 3 mois à la puberté), avec sa période de détachement (apprentissage de l'autonomie)
Si ces différentes étapes ne sont pas respectées et ne sont pas faites correctement, on pourra observer chez le chien des troubles physiques et comportementaux à long terme.
Celles-ci sont INDISPENSABLES à l’apprentissage des codes sociaux ; à la sociabilisation entre congénères et avec les humains ; au mécanisme de détachement ; à l’initiation de l’environnement et de ses bruits…
Un manquement dans ces apprentissages prédispose à une incapacité d’adaptation, et par effet papillon, aux troubles de l’anxiété pathologique.
Ce constat n'est pas le propre du chien...
... A rythmes et environnements différents, nous retrouvons ces étapes et ces besoins fondamentaux chez grand nombre de mammifères...
Viennent ensuite les FACTEURS DECLENCHEURS de l'anxiété.
Les troubles de l’anxiété peuvent être dus à :
- Un manquement dans les besoins primaires de l’animal (apport d’eau et d’aliments, activité physique, stimulation mentale, mastication, interaction…)
- Une altération de la santé avec manifestation de douleur
- L'environnement :
o Un changement (déménagement, travaux…)
o Une mauvaise rencontre avec un inconnu
o Une odeur et/ou un bruit perturbant (orage, tempête, pétard…)
- Le foyer et son gardien :
o Un changement dans le foyer (arrivée d’un bébé et/ou d’un nouvel animal …)
o Un sentiment d’insécurité dans le foyer
o Une communication de mauvaise qualité et incohérente entre le gardien et le chien
o Une absence du gardien (anxiété de séparation)
o Une période de stress intense chez le gardien
- Les congénères (rencontre d’un nouveau congénère…)
Pour CONCLURE, un nouvel environnement, une situation de contrainte imposée par le gardien, une frustration peuvent déclencher des signes anxieux chez le chien.
De PLUS, ne négligeons pas sa MEMOIRE EMOTIONNELLE.
Si le chien est confronté à une situation le replongeant dans un souvenir traumatisant ou une mauvaise expérience, il confortera l’assimilation de cette situation à un moment de stress.
En espérant que cet article vous ait aidé à mieux comprendre votre compagnon à quatre pattes.
N'hésitez pas à consulter un professionnel, si un doute subsiste ou si besoin d'un accompagnement personnalisé.
Texte rédigé par le Champ Animal - Elodie Carriere - Naturopathe animalière
Sources:
Marie Fairon, Thèse, L’anxiété chez les animaux de compagnie : approches conceptuelles, clinique et thérapeutique, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, 2006, 95 p
Marion-Suzanne Bourrienne, Thèse, Développement chez le chien et problèmes comportementaux, Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, 2015, 112 p
https://jardinage.lemonde.fr/dossier-2633-stress-chien.html
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