La MUSIQUE-THERAPEUTIQUE chez L'HOMME:
La musicothérapie est l'utilisation de la musique, du son dans une démarche de soin. C'est une thérapie à support non verbal utilisant le sonore, le musical.
Ces sons organisés volontaires jouent le rôle de médiateur dans la relation thérapeute-consultant.
Elle s'inscrit ainsi dans le champ des thérapies de soutien et d'aide.
C’est un moyen de lutter contre les douleurs du corps et de l’esprit en optimisant la prise de conscience par la libération des émotions.
L’anxiété est une expression émotionnelle de l’esprit sur le corps.
De ce fait, la musique, thérapeutique des émotions, trouve toute sa place dans l’accompagnement de cet état émotionnel.
Cette art-thérapie peut être également employée à des fins éducatives et rééducatives.
En médecine humaine, les sons musicaux sont de plus en plus diffusés ; soit pour assurer une ambiance de calme, d’apaisement (salle d’attente, bloc opératoire, cabinet de dentiste…) ; soit pour stimuler les capacités cognitives des patients (grands prématurés, patients atteints de la maladie d’Alzheimer, enfants autistes …).
Si l'homme est réceptif à cette thérapie... Qu'en est-il de nos animaux ? Comment faire le lien entre Son, Musique, Emotion, Homme et Animaux ?
Dans un premier temps... dans cet article...
Tentons de définir le CHAMP MUSICAL
La musique, un LANGAGE UNIVERSEL
La musique est définie comme un « art qui permet à l'homme de s'exprimer par l'intermédiaire des sons. C’est la science des sons considérés sous le rapport de la mélodie et du rythme ».
Lorsque l’on parle musique, on pense souvent à Mozart, Bach, ou aux sonorités plus actuelles avec leurs arrangements « électro ».
Pour ma part, je pense aux chansons de mon enfance, les comptines, les chansons italiennes et françaises des années 30 à 60 que me chantait ma grand-mère, puis les musiques de mon adolescence, le rap, le rock, le disco… et plus bien tard, le jazz et ses icônes telles que Nina Simone, Louis Armstrong, Julie London....
Je pense également à ses différents rythmes qui mènent aux pas de danse, à trois temps, à contretemps, au lâcher-prise… à ce rapport entre MUSIQUE et EMOTION (frisson, larme, sourire…), agissant telle une madeleine de Proust, avec pour récepteur l’ouïe et non le goût.
L’étalage de mon histoire musicale n’est pas anodin. Il illustre l’idée que l’identité de cet art primaire est propre à chacun.
La construction, la structure, la sonorité d’un morceau de musique diffèrent selon les PAYS, les COUTUMES, les CROYANCES, les EPOQUES, les EXPERIENCES, l’EDUCATION...
Et ainsi les émotions qu’elle suscite et le sens de son langage varient également.
Nos ancêtres utilisaient déjà des sons, des percussions (battements de pieds et de mains, choc de pierre et de morceaux de bois) et des chants, pour ritualiser leurs cérémonies.
On peut supposer que ces musiques ressemblent davantage à celles que l’on retrouve chez certains peuples africains ou américains d’aujourd’hui.
Souvent associée à des danses, la musique était déjà un MOYEN D'EXPRESSION traduisant les sentiments du groupe, et pouvant ainsi accompagner un deuil, un lourd labeur, un combat...
Dans un registre plus contemporain, prenons l’exemple du « haka » des « All Blacks » qui trouve son origine dans une danse rituelle et guerrière des Maoris.
Ils ont pour but de prendre l’ascendant psychologique sur leur adversaire, en les impressionnant. Au vu des résultats de cette équipe, on peut dire que cela fait l’effet escompté.
En effet, les cris puissants de ces molosses, leurs tapements de pieds, de coudes, de mains, de genoux agissent directement sur le cerveau des joueurs adversaires.
La PUISSANCE et l'INTENSITE des SONS émis traduisent une force et une volonté de victoire.
On peut d’ailleurs comparer cette expression sonore et physique des Maoris au rugissement du lion qui ainsi marque son territoire et montre sa force à l’adversaire.
La musique, un LANGAGE INNE chez le VIVANT
Selon Charles Darwin, « Il est probable qu’avant d’avoir le pouvoir d’exprimer leurs sentiments par un langage articulé, les humains ont utilisé un langage fait de notes et de rythmes pour se charmer ».
Des découvertes archéologiques récentes tendent à affirmer cette hypothèse.
En effet, des flutes en os de vautour, de cygne et en ivoire de mammouth, remontant à 40.000 et 60.000 ans Av. J-C, ont été trouvées.
Ces flutes permettaient de jouer des intervalles musicaux ressemblant à ceux de notre gamme actuelle. Leur conception avait donc pour but d’obtenir un résultat sonore précis.
Darwin pense que la musique résulte d’une sélection adaptative à l’environnement physique et social.
En effet, nos ancêtres n’étaient pas dénués d’émotion et de sensibilité.
Au moment de constituer des couples, l’expression de leurs états émotionnels pouvait jouer un rôle avantageux. Ceux qui savaient communiquer leurs sentiments et modifier les états affectifs du partenaire par une activité sonore, devaient avoir plus de facilité à former des couples.
On n’est pas si loin du rut du cerf et de son brame.
Darwin s’appuyait notamment sur l’observation des productions sonores chez les chimpanzés spécifiques aux phases d’accouplement qui auraient pu être des précurseurs de ces activités.
Même si la musique est propre à l’homme, la NATURE est également pourvue de sa propre SYMPHONIE, un mélange de sons organisés programmés et de bruits aléatoires.
Le chant des oiseaux est un parfait exemple de sons organisés.
Son émission est volontaire et a un but précis : le chant des amours, le marquage de territoire ; à la différence des sons aléatoires définis par les « bruits » de la nature comme le bruit involontaire des sabots d’un cheval frappant le sol pour fuir un prédateur.
En BREF, Du chant du rossignol au chant des baleines, du vent dans les arbres au bruit d’une branche cassée, TOUT est SON, VIBRATION SONORE, plus ou moins harmonique, plus ou moins musicale.
Cette MODULATION SONORE est omniprésente naturellement tout autour de chacun, si on prend le temps de l’écouter.
Le silence, le vide n’existe pas dans la nature…
Rappelons cette période de « silence urbain » de mars 2020.
L’arrêt des moteurs a permis aux citadins de réentendre les sons de la nature environnante qu’ils avaient oubliés.
De ce fait, les prémices musicales trouveraient leur origine dans l’instinct de survie et dans la perpétuité de l’espèce humaine.
Ainsi l’homme connaissait déjà l’influence de la musique et du son sur les émotions d’autrui en l’exploitant ardemment.
Et il s’inspira de la nature, de la faune, de la flore environnante et de ses sons naturels organisés pour la créer.
Hypothèse :
En 60.000 ans Av. J-C, l’homme, sans langage articulé, était bien un mammifère parmi tant d’autres. Mais la musique a pu lui ouvrit d’autre perspective d’évolution.
En effet, de cette hypothèse émerge une autre théorie sur l’évolution du système cognitif par la musique.
La musique préfigure et prépare l’émergence des réseaux cognitifs qui se spécialiseront ultérieurement vers le langage symbolique actuel.
La musique et le langage dériveraient d’une compétence commune et auraient ensuite coévolué tout au long de l’histoire de l’humanité, chacune contribuant au perfectionnement de l’autre.
La NATURE du SON MUSICAL
Comme vu précédemment, la musique se définit par la combinaison de sons entre eux, dans « leur durée respective et l’écoulement du temps ».
Le son et la musique trouvent leur nature dans le mouvement vibratoire et l’oscillation.
Alors qu'est-ce que le son ?
Les sons sont des vibrations, propagées dans l'air ou dans l'eau, qui stimulent notre oreille.
Dans la nature, tout ce qui vibre génère un son : le vent dans les branches d’un arbre, l'eau d’une rivière, les cordes d'un violon ou d'une guitare, les cordes vocales, le chant des oiseaux ...
Et qu’est-ce qu’un son musical ?
Le son musical est rythmé et agréable à l'oreille.
Un son simple ou pur est produit par une vibration sonore de type sinusoïdal ; par exemple, celui d'un diapason dont les 2 branches vibrent à une fréquence de 440 Hz.
Cette note est le « La », une référence pour les musiciens.
Tous les sons simples ou purs, tels qu'une note de musique, peuvent être décrits de manière exhaustive par quatre paramètres :
- Sa durée :
Elle dépend du temps pendant lequel le milieu est perturbé.
L’unité utilisée est la seconde (s),
- Sa fréquence (hauteur) :
Elle correspond au nombre de vibrations par seconde.
S'il y en a peu, on entend un son grave.
S'il y en a davantage, on entend un son aigu.
Une note est définie par une fréquence, mais elle peut avoir différentes fréquences.
On exprime la fréquence en Hertz (Hz),
- Son intensité (volume) :
Elle dépend de l’amplitude de la vibration.
Plus elle est importante, plus le son est fort.
Plus l’amplitude est faible, plus le son est faible.
On l’exprime couramment en décibel (dB),
- Ses harmoniques (timbre) :
Le spectre d’un son est composé d’un son fondamental et d’un nombre variable de fréquences harmoniques.
Un son musical complexe correspond à la somme de plusieurs sons purs.
Suivant l'amplitude, et donc l’intensité de chacune de ces vibrations de sons purs, on peut trouver des sons complexes de hauteur identique, mais de timbre différent.
En conclusion, c’est « l’harmonie » et l’équilibre de ces différents paramètres qui rendront un son musical agréable ou non tant à l’oreille qu’à notre corps.
Si le sujet "Musicothérapie pour Animaux" vous intéresse, je vous invite à suivre les articles à venir...
La MUSICOTHERAPIE pour nos ANIMAUX ?
Prochain TOME : La Musique et le Vivant...
Au plaisir !
Bonne lecture et belle journée à vous !
Texte rédigé par le Champ Animal - Elodie Carriere - Naturopathe animalière
Sources:
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/musique/53415
http://tpe-musicotherapie.e-monsite.com/
Emmanuel Bigand et Barbara Tillmann, La symphonie neuronale – Pourquoi la musique est indispensable au cerveau, humenSciences, quoi de neuf en sciences, septembre 2020, 242 p
http://www.cochlea.org/entendre
Maxime Thiebaut, Thèse, Effets physiologiques de la musique et du bruit chez l’homme et l’animal : Conséquences pratiques, Ecole nationale vétérinaire de Lyon, 2010, 166 p
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